"La beauté d'un arbre est visible à son feuillage mais sa vraie valeur se voit dans ses racines..." Loïc Schneider

Le test


Le test de l'arbre est un test projectif développé par le psychologue Charles Koch en 1952. Il est utilisé dans le cadre d'un bilan psychologique afin d'observer les traits de personnalité d'un individu à travers son dessin d'un arbre. Ce test peut-être rencontré lors d'un recrutement en complément d'épreuves plus connues comme le Rorschach ou le TAT.

L'arbre est la représentation symbolique du corps humain. Ainsi, le dessin de l'arbre sert de support de projection, il joue le rôle de miroir, renvoyant l'image de celui qui le dessine.

Comment se déroule le test?

Des feuilles de papier standard sont données au candidat ainsi qu'un stylo.

Les consignes sont différentes en fonction de l'auteur du test.

Méthode de Koch (1958)

La consigne est simple :

« Dessinez un arbre n'importe lequel, comme vous voulez mais pas un sapin »
ou « Dessinez un arbre qui ne soit pas un sapin »
La représentation d'un sapin est trop stéréotypée car influencée par l'école. Il en est de même pour le palmier dans certains pays.

De plus, il est possible que l'on demande au candidat de produire d'autres dessins comme précisé par l'auteur du test :

« Si ce sont des formes scolaires, ou par ailleurs trop conventionnelles, qui sont dessinées, ou encore si l'on veut explorer d'autres aspects et d'autres couches de la personnalité, on fait répéter l'épreuve, éventuellement, plus d'une fois ».

Méthode de Stora (1975-1978)

Consignes

Le sujet doit dessiner 4 arbres dans l'ordre suivant :

1/ « Dessinez un arbre qui ne soit pas un sapin »

2/ « Dessinez un autre arbre, n'importe lequel, comme vous le voulez mais pas un sapin »

3/ « Dessinez un arbre de rêve, un arbre d'imagination, un arbre qui n'est pas dans la réalité »

4/ « Dessinez un arbre en fermant les yeux »

Interprétation

Arbre 1 : Révélateur de la réaction du sujet face à une situation nouvelle

Arbre 2 : Révélateur de son adaptabilité

Arbre 3 : Révélateur de ses désirs insatisfaits et ce vers quoi il tend

Arbre 4 : Révélateur des conflits ressentis durant l'enfance et de ses rapports avec la situation psychologique actuelle

Méthode de Bour (1961), Corboz et al. (1962)

Consignes

On demande au sujet trois dessins d'arbre :

1/ « Dessinez un arbre »

2/ « Dessinez un autre arbre »

3/ « Et maintenant la forêt »

Interprétation

Arbre 1 : Révélateur de l'attitude du sujet vis-à-vis de l'examinateur

Arbre 2 : Révélateur de l'attitude du sujet vis-à-vis de lui-même

Arbre 3 : Révélateur de l'attitude du sujet vis-à-vis des autres

Méthode de De Castilla (1994)

Consignes

Le sujet doit dessiner trois arbres selon les consignes ci-dessous.

1/ « Dessinez un arbre. L'espèce de l'arbre est de votre choix. Ne le faites pas "à la va vite" sinon la projection est faussée. Toutefois ne soyez pas inquiet, ce n'est pas une épreuve de dessin. Inscrivez n°1 sur la page, signez au verso et datez »

2/ « Dessinez un autre arbre ou le même arbre à votre guise. Inscrivez n°2 sur la page, signez au verso et datez »

3/ « Dessinez votre arbre de rêve, c'est-à-dire celui que vous trouvez le plus beau ou que vous souhaiteriez planter dans votre jardin ou qui évoque pour vous le plus de souvenirs, ou un autre arbre de pure imagination à votre gré. Inscrivez n°3 sur la page, signez au verso et datez »
Interprétation

Arbre 1 : Révélateur de l'attitude sociale et professionnelle du sujet

Arbre 2 : Révélateur de son moi intime

Arbre 3 : Révélateur de ses désirs profonds, ses soucis et ses ambitions

Comment le test est-il analysé?

Dans la fiche de tracé de Stora, on constate qu'il distingue 177 caratéristiques différentes de l'arbre réparties en 15 rubriques: liberté vis-à-vis de la consigne, tronc, sol, hauteur totale, racines, hauteur du feuillage, symétrie, largeur du feuillage, croix, débordants, position dans la page, traits dominants, formes en feuillage, tracés supplémentaires, noircissement.

L'évaluation des résultats se basent sur les données fournies par :

- la méthode graphique de M. Pulver
- la symbolique spatiale de Grunwald et Koch
- les études statistiques

Méthode graphique de M. Pulver

Le graphologue Max Pulver divise la feuille par une croix et y attribue une signification symbolique.



Ainsi, en fonction de la représentation de l'arbre et de la place qu'il occupe sur le dessin, on peut définir les prédominance du sujet :

- zone du haut : vie intellectuelle et spirituelle (éthique religieuse, sentiments spirituels)
- zone du bas : subconscient, inconscient, matérialité, rêve
- zone de gauche : rapport avec le passé, introversion (repli sur soi-même)
- zone de droite : rapport avec l'avenir, extraversion (relation aux autres)
- zone du centre : moi, conscience éveillée, sensibilité, &vie intérieure / intime consciente, états sentimentaux.

Symbolique spatiale de Grunwald et Koch

Pour perfectionner la méthode proposée par M. Pulver, Koch va utiliser la symbolique spatiale de Grunwald.

Ainsi, il divise la feuille en 4 rectangles égaux et associe à chacun une signification.



Études statistiques

Les données statistiques ont permis de définir pour différentes catégories de personnes :

- le pourcentage d'arbres ayant des troncs à trait unique
- le pourcentage d'arbre ayant des branches à trait unique
- les rapports de grandeurs qui existent entre les diverses parties de l'arbre
- le pourcentage d'arbre ayant des racines à trait unique
- le pourcentage d'arbre ayant des excroissances ou des entailles sur le tronc
- le pourcentage d'arbre ayant des feuilles, des fleurs, des fruits

Egger Ph.

Interprétation en fonction des caractéristiques du graphisme


Graphisme :



Aspect général :



Feuillage et branches :



Tronc :



Sol :



Racines :



Autres particularités du dessin :


Egger Ph.

Le test du dessin de l'arbre en consultation homéopathique


Résumé: Le Test du dessin de l’Arbre est un test pouvant révéler certaines caractéristiques psychologiques, des événements susceptibles d’avoir marqué l’individu. Il consiste à faire dessiner successivement quatre arbres selon des instructions très précises. Il explore le ‘moi social’, le ‘moi intime’, les ‘désirs ou les besoins’, des ‘traumatismes anciens’. La verbalisation entourant leur réalisation est essentielle, elle peut aider à mettre sur la voie du remède homéopathique. Exemple de deux cas cliniques. En annexe, principales données permettant l’interprétation du test du dessin de l’Arbre.

Habitué à faire dessiner les enfants lors de la consultation j’ai pu, à la suite de la communication de Jean-Jacques Perret en novembre 2000 [1], faire dessiner aussi les adultes et j’ai eu la surprise de constater combien le Test du dessin de l’arbre était riche d’enseignements.

Le Test du dessin de l’arbre est un test psychologique qui peut révéler un certain nombre d’informations très précises, parfois refoulées. Eliane Suerinck [2], pédopsychiatre, homéopathe, a longtemps utilisé ce test chez les enfants en institution et en première consultation. Pour elle, les interprétations du thérapeute sont dangereuses car il projette ses propres fantasmes. Il va donc sans dire qu’une grande maîtrise des mots et un regard bienveillant sont indispensables pour éviter que ce test soit vécu comme une intrusion.

Pour son utilisation en consultation homéopathique il faut considérer que le dessin est à la fois un langage graphique, une création et une médiation, c’est à ce triple titre qu’il vient à notre secours pour enrichir, chaque fois que le besoin s’en fait sentir, notre connaissance sur le vécu de notre patient.

Un langage graphique, les informations apportées par ce test sont d’une étonnante précision (vous trouverez un lexique en appendice [3]).

Une création, c’est l’émanation, l’extériorisation, le prolongement, l’exposition, la mise à nu parfois, du créateur. Au cours de son élaboration toute réaction, gestuelle ou verbale, doit être considérée comme très précieuse, doit être notée et peut être éventuellement valorisée ultérieurement. J’ai pu observer : l’hésitation, l’irrésolution, l’enthousiasme, l’envie de chanter, le refus, la lenteur, la vivacité d’exécution, la déception, le scrupule, la provocation, la contradiction, la ruse, la triche, la difficulté de compréhension, la velléité, la séduction, la suspicion, la prudence.

Une médiation : pendant son exécution, le patient évoque des souvenirs, donne son appréciation sur l’ensemble des dessins, en particulier à propos de l’arbre de rêve. L’orientation de l’interrogatoire homéopathique peut éventuellement aller vers des axes suggérés par les dessins.

Cette visualisation de l’‘état d’âme’ du patient apporte une dimension supplémentaire de telle sorte que j’ai eu plusieurs fois, à l’issue de ce test, le sentiment d’avoir longtemps, au cours des consultations antérieures, ‘surfé’ sur les symptômes ! C’est cette raison qui m’a incité à aborder ce test malgré le faible recul que j’en ai.

En plus de la finalité de ce test Jean-Jacques Perret a montré que certains dessins évoquaient le remède homoeopathique ; il a présenté entre autres un dessin d’une enfant ‘Anacardium’ (cf. 'Les Dessins').

Le test de l’arbre peut :

- permettre la mise à jour de symptômes parfois déterminants pour une prescription.
- permettre d’aborder plus efficacement certains problèmes.

- mettre l’accent, sur une sensibilité qui peut être le pivot de notre recherche homéopathique.

- avoir un effet thérapeutique par lui-même.

- venir en complément de nos observations.

- éclairer les dessins spontanés des enfants.

Le test de l’arbre tel que je le pratique actuellement [4] :

Cela consiste à faire dessiner quatre dessins successifs sur des feuilles format A4 [5] présentées dans le sens de la largeur, proposer un stylo à bille noir au manche large permettant des traits fins ou appuyés (mise à disposition de feutres de couleur si le souhait spontané en est fait). Les instructions : (D1) ‘Dessinez un arbre, mais pas un sapin’, puis (D2) ‘Dessinez un arbre, mais pas un sapin’ (je change juste l’intonation de la voix), puis (D3) ‘Dessinez un arbre de rêve’ (si le patient reste dubitatif j’ajoute : ‘un arbre imaginaire’), puis je demande : Racontez-moi votre arbre de rêve. Puis (D4) ‘Ceci est le dernier dessin, dessinez un arbre en fermant vos yeux’. Une fois D4 terminé, je présente au patient les quatre dessins, - Qu’aimeriez-vous dire sur vos arbres (vos dessins) ?[6] Le patient raconte ses dessins. Ensuite, selon le cas, je fais part de certaines suggestions apportées par les dessins [7] et demande de me dire quelle est la pertinence de mes propos ou j’oriente l’interrogatoire vers les directions suggérées par les dessins. Quelques évocations suffisent souvent.

Voici deux exemples cliniques :

¤ Cas 1 : (n° 5942) Il s’agit d’une femme de 43 ans que je suis depuis quatre ans. Je soigne ses deux fils depuis la même date et son mari depuis deux ans environ. Trente-deux consultations ont précédé celle pendant laquelle j’ai pratiqué le test de l’arbre. Venue au départ pour des problèmes lombaires puis des troubles prémenstruels, des céphalées, des mycoses vaginales et cutanées, de la fatigue, des maux de gorge, de l’aérophagie. Au cours de cette période elle m’a signalé : frilosité ; aversion pour le fromage ; irritabilité, soif avant les règles, éructation après les règles ; ‘impression fugitive de flotter’ ; optimiste, inquiétude par rapport aux enfants ; adore les chapeaux ; douleur frontale ou pariétale < au froid, le vent froid, un jour pendant les règles, grosse chaleur, en se penchant, par les odeurs, > par les lunettes ; prurit le matin au lever. Antécédents : verrues supprimées, un épisode de métrorragie. Contexte familial : Son mari, vu en consultation, est un homme charmant, souriant, artiste et athlétique, il a une profession à responsabilité. De nombreux remèdes ont été proposés à l’efficacité souvent douteuse. Le remède qui a donné le meilleur résultat semble être Lac caninum.

Le test de l’arbre [8] (je note tout ce que j’observe pendant la réalisation du test) :

D1 ‘ça y est je retombe en enfance.’

D2 ‘je retourne la feuille.’

D3

- Racontez-moi votre arbre de rêve.

‘C’est un arbre qui est illuminé, c’est lui-même qui dégage la lumière, un sourire, des fruits, des étoiles qui imaginent le bonheur, la joie.’

D4

- Ces dessins me suggèrent : les arbres sont bien dans la page, un désir de communiquer, mais de fortes contraintes sexuelles avec un certain refoulement, vous semblez désirer plus de place dans votre milieu familial [9].

‘Je ne sais pas juger les gens, je donne l’impression de rigidité, d’être conventionnelle, au début et au bout d’un mois les gens changent d’avis ; quand j’arrive dans un lieu je ne suis pas chez moi.’ ‘J’ai souvent voulu vous en parler mais je n’ai jamais osé, j’ai aussi tenté une psychothérapie pour en parler et j’ai abandonné, il y a treize ans mon mari m’a appris qu’il me trompait et avait une fille hors mariage, 20 ans après je ne peux toujours pas en parler ! Il me trompe encore, je cherche du travail pour être libre de mon avenir, mon mari a toujours manqué de tendresse.’ ‘Parfois impression de flotter ; aggravation par le poivron [10], il me revient toute la journée, aversion pour le beurre et le fromage ; cette nuit j’ai fais un rêve en rapport avec mon mari.’ Au cours de cet entretien un fort ressentiment m’est apparu qui m’a fait prescrire Staphysagria que je ne lui avais jamais donné ; en cas d’échec j’orienterais ma recherche en intégrant cette impression de flotter qui n’existe pas dans Staphysagria.

¤ Cas 2 : (n° 6844), fillette de 5,5 ans amenée par sa mère (sauf pour la dernière consultation où elle est entourée de ses deux parents). Elle est peu loquace, rondelette et se ronge les ongles. Motif : rhumes fréquents avec quintes de toux < la nuit depuis plus de quatre mois. Anamnèse : Très active, ‘speedée’ (‘elle court de partout’), énervée en revenant de l’école. Ce qu’elle aime : dessiner avec beaucoup de couleurs, le collage, jouer à la maîtresse. Peur qu’on la laisse seule. Sensible aux odeurs ; adore la musique, la danse. Très têtue : ‘quand elle a envie de faire quelque chose il faut qu’elle le fasse, il faut qu’elle arrive à faire les choses.’ La toux peut entraîner des nausées, des larmoiements. Désir prononcé d’œufs à la poêle. Longue pour aller à la selle. Déroulement de la consultation : comme pour tous les enfants je mets à sa disposition une feuille A5 dans le sens de la largeur et des feutres, après la réalisation d’un dessin spontané (cf. ‘Les Dessins’) très riche je lui demande de me raconter son dessin, elle se contente de faire une énumération : ‘un sapin, un autre sapin, une maison, une autre maison, une petite fille, ..., une coccinelle, ...’, elle demande à sa mère de lui inscrire son nom (sa mère décline gentiment sa proposition). Elle veut que sa mère vienne la déshabiller, lui prend la main pour la mener près de la table de consultation. Puis je lui fais faire le test de l’arbre (cf. ‘Les Dessins’) : je lui propose le stylo noir mais elle demande à faire les arbres avec des feutres.

D1

D2

D3 ‘Je ne sais pas les faire.’ (réfléchit).

- Raconte-moi ton arbre de rêve.

‘C’est un renard qui est dedans, il mange l’arbre car il veut sortir dehors. Il va courir. L’arbre le retient.’

- Il est triste ?

‘Il est triste, triste quand il n’a pas le droit de sortir !’

D4 (ouvre les yeux pour replacer la frondaison, le changement de feutre n’était pas propice à une bonne continuité !)

Nous pouvons lire dans le répertoire de Guy Loutan à propos de Tarentula : ‘Se sent coincé et esclave d'un maître qui lui tire les ficelles et méprise son travail. Si ce n'est pas la totale liberté, ne peut s'intégrer dans un projet plus grand que le sien. Confond attraction et manipulation. ... Violent par le moindre obstacle, souci que quelque chose l'empêche de poursuivre son but. ... intolérance à être surveillé mais surveille....’

Tarentula hispanica 12CH. Quinze jours plus tard : n’a toussé qu’un jour, se ronge toujours les ongles, toujours ‘speedée’ ; elle refait un dessin spontané et prend plaisir à l’embellir de différentes ondulations (cf. ‘Les Dessins’), Tarent 24CH et huit jours plus tard par téléphone à cause de la reprise de la toux, Tarent 15CH. Quinze jours plus tard elle va très bien, est plus calme, la mère est enchantée, mais je la trouve toujours un peu en retrait, prend la main de sa mère pour qu’elle l’accompagne près de la table d’examen, nouveau dessin (cf. ‘Les Dessins’). Après sa description de son dessin je lui dis : ‘le poisson va voir sa maman...’ Et elle me répond : ‘oh, oui !’, Sac Lac. Plus tard, Tarent 30CH pour une reprise de la toux, très bien.

Appendice - éléments d’interprétation

Les quatre dessins exploitent 4 plans :

D1 ‘traduit l’impression que le sujet veut donner de lui-même’ ; il représente l’attitude sociale et professionnelle du sujet, le ‘moi social’.

D2 ‘montre les attitudes du sujet dans son milieu familial, il est plus authentique’ ; il est censé représenter le ‘moi intime’.

D3 aborde les désirs, les compensations imaginaires ; les aspirations du sujet, ses besoins.

D4 révèle les traumatismes affectifs importants et anciens de l’enfance.

Étude de l’arbre :

Il faut considérer : la vue d’ensemble, l’impression générale, la position de l’arbre sur la feuille, la taille de l’arbre, la qualité du dessin ainsi que les branchages, le tronc, les racines, les traits (légers, appuyés, discontinus, spasmodiques, etc.) et les différents détails.

Signification de la disposition dans la feuille :

(théories graphologiques de Max Pulver ; symbolique de Michel de Grünwald. La façon dont l’arbre est disposé sur la feuille a une signification, on considère 4 parties principales de la feuille :

Le haut ‘le conscient du sujet, zone intellectuelle, les valeurs [11], le mystique ; symbolique : esprit, supra-sensible, divin, conscient.’

La gauche ‘le passé, l’introversion, l’oubli, la relation avec la mère, le défendu ; égoïsme ; symbolique : mère, passé, introversion’.

Le bas ‘le subconscient, le matériel, le physique, le sexuel ; symbolique : matière, inconscience’.

La droite ‘le futur, l’extraversion, les projets, la relation avec le père, les événements exigés ; progrès, altruisme ; symbolique : père, futur, extraversion’.

Mais aussi :

Le bas gauche ‘zone de régression ; accaparement ; symbolique : eau, début, naissance, origine’.

Le haut gauche ‘zone de passivité ; inhibition, réserve ; symbolique : air/vide, néant, lumière, émergence hors du cosmique, désir/retrait’. [j’ajouterais : ‘parcimonie’].

Le bas droit ‘zone des besoins ; obstination, entêtement ; symbolique : terre, matière, enfer, chute’.

Le haut droit ‘zone d’activité, de projets ; rébellion, attaque ; symbolique : feu, point élevé, but, fin, mort’.

Lexique (établi d’après l’interprétation des dessins dans le livre de Denise De Castilla, 1995) :

Graphisme :

Noircissements : anxiété, angoisse.

Traits retouchés : anxiété.

Traits retouchés, en zigzag : nervosité.

Flèches, traits acérés et appuyés : agressivité, nervosité, inhibition.

Pression spasmodique du trait, appuis spasmodiques : agressivité ; crispation, inhibition, nervosité.

Traits tremblés, retouchés, spasmodiques : nervosité, anxiété.

Traits acérés orientés vers le centre de l’arbre, vers le bas : masochisme, auto-agressivité.

Trait mince : impressionnabilité.

Trait discontinu avec un appui tantôt léger, tantôt spasmodique : fragilité nerveuse.

Traits lancés : mauvais contrôle émotif.

Traits qui s’entrecroisent : angoissé, agressif mais dont les impulsions sont neutralisées en partie ; sous-pression, hypertendu ; tempérament nerveux, bilieux.

Traits ‘pileux’, filandreux : excitabilité, nervosité.

Stéréotypies, motifs répétitifs, répétitions de petits traits, de cercles, etc. : tendance obsessionnelle, persévération, névrose obsessionnelle.


Aspect général :

Arbre bien inséré dans la page : bon cadrage social.

Arbre dans la partie gauche de la page : introversion, timidité ; accrochement au passé.

Arbre incliné à gauche : manque de stabilité, appréhension de l’avenir.

Arbre petit : sentiment d’infériorité.

Arbre grand : besoin d’importance.

Arbre grand et élancé : besoin d’importance, idéalisme.

Arbre très grand : besoin de paraître, besoin de puissance, exaltation imaginative.

Arbre D2 plus grand que D1 : plus à l’aise dans l’intimité qu’en société.

Arbre évanescent : manque de structure et de solidité.

Branche basse isolée : se distingue de ses semblables, fabulation occasionnelle, régression.

Chêne : besoin de dominer et de protéger, goût de la tradition et besoin d’être considéré.

Cyprès : dénote de l’idéalisme.

Palmier : désir d’évasion.

Sapin : connotation virile.

Saule pleureur : tendance dépressive.

Saule têtard : épanouissement freiné par une éducation castratrice, choc, traumatisme dans le passé.

Formes infantiles : régression, personnalité déstructurée.

Formes inauthentiques, originalité, extravagances : coupure d’avec la réalité, fuite du réel.


Frondaison et branches :

Frondaison complètement fermée : introversion.

Membrane qui recouvre la frondaison : timide, renfermé, tristesse.

Frondaison en pointillés : personnalité déstructurée.

Frondaison exagérée : exaltation imaginative.

Feuillage abondant : importance de l’imagination, besoin de contact.

Frondaison immense et pesante : mauvais contrôle imaginatif.

Frondaison, branches se heurtant en haut de la page : sentiment d’insatisfaction, de ne pas réaliser toutes ses aspirations, malaise consécutif à une mauvaise réalisation de soi, problème d’adaptation à la vie.

Frondaison lourde et tombante : imaginaire pesant.

Frondaison tombante : tendance dépressive.

Frondaison retombant à gauche : accrochement à l’enfance et non investissement dans un projet d’avenir.

Frondaison en forme de boule (contour détendu) : manque de concentration, bluff.

Frondaison en gribouillis : manque d’enchaînement logique des idées, impulsions contrariées, agressivité non libérée.

Extrémité des branches enveloppées de boules en forme de nuages : dissimule des intentions, craint le contact, impénétrable, forme agréable dans ses relations, agressivité sous-jacente masquée par des apparences conciliantes.

Branches sans feuilles : manque de contact et d’échange avec autrui, dépouillement, solitude.

Feuillage radiolé et tombant : feu d’artifice mais dépressif, éparpillement des intérêts, concentration difficile, buts changeants.

Gribouillage autour des branches : nervosité dans les contacts, irritabilité.

Branches tubes : impulsivité ; violence, emportement, possibilité d’explosion. Indétermination, appréhension de l’avenir, non fixé sur le but à atteindre, multiple dans ses intérêts, inachèvement, incapacité de prendre une décision, manque de puissance de structuration.

Branches tordues et dépouillées avec quelques feuilles très rares : difficulté de communiquer.

Branches coupées : castration.

Branches à droite brisées : sentiment d’avenir brisé.

Formes contournées des branches : contrainte éducative, pudeur, barrage, inhibition, état anxieux.

Branches qui s’opposent, tombantes : tendance dépressive.

Branches à trait unique, de formes souvent anguleuses : nervosité, immaturité, régression, absence de contacts.

Croisement de branches : ambivalence.

Branches s’entrecroisant dans la frondaison : contradiction intime.

Branches qui se divisent toujours en deux : ambivalence, tendance à envisager un problème sous des aspects contradictoires, incertitude sur les buts à atteindre.

Branches inversées : auto-contradiction.

Division des branches : division, partage.

Branche basse isolée : se distingue de ses semblables, fabulation occasionnelle, régression.

Branches frontales : problèmes psychologiques.

Branches non raccordées : personnalité déstructurée.

Feuillage en arcades et discontinuité du trait : sécrétivité, risque d'empiétement de l’inconscient sur le conscient.

Traits qui s’entrechoquent dans la frondaison : angoisse, sujet déséquilibré.

Système de lignes qui s’opposent de gauche à la droite dans la frondaison : neurasthénie, malaise intérieur, contradictions, ambivalence.

Traits répétés et noircis dans une frondaison en boule : nervosité intériorisée.

Petits traits dans la frondaison : nervosité diffuse.

Fruits dans la frondaison : oralité, impatience, pensée à court terme, naïf, fixé à l’enfance, désir de profit, ambition de concrétisation sociale brillante.

Fleurs au bout des branches : désir d’épanouissement affectif.


Tronc :

Tronc prolongé dans la frondaison : symbole phallique.

Entame dans le tronc à gauche : traumatisme lié au passé, non liquidé (proportionnalité entre la hauteur de l’arbre et celle de l’entame ; la hauteur de l’emplacement sur l’arbre peut être révélateur de l’époque de l’événement).

Tronc entaillé : traumatisme.

‘Yeux’ (zone oblongue noircie) sur le tronc (et sur une branche) à droite : tristesse, problèmes, trace d’échec douloureux, manque de confiance en soi, perturbation héréditaire.

Tronc noirci à gauche et finement zébré : nervosité et anxiété liée au passé.

Tronc noirci sur les bords : angoisse, inhibition, rumination, tiraillement entre le passé et l’avenir difficulté d’adaptation au monde extérieur, souci d’argent ; souci pour le quotidien et les problèmes matériels.

Tronc large : esprit pratique, certaine ambition sociale, bon contact avec le réel.

Tronc de sapin, conique : maturité souvent incomplète, débilité.

Tronc renforcé plusieurs fois : avide de sécurité matérielle, demande de soutien.

Rétrécissement du tronc : blocage de la charge affective.

Boursouflures sur le tronc : blocage de la charge affective, refoulements, hantise inconsciente.

Base du tronc élargi, renflement, à gauche : blocage de la charge affective liée au passé.

Tronc scindé, fracturé en deux : division, dissociation de la personnalité.

Tronc séparé du feuillage par un trait : débilité.

Tronc fragile, discontinu : fragilité nerveuse, affectivité nerveuse, tendance à s’impatienter, irritabilité.

Tronc large mais fragile (contours légers) : besoin d’affirmation mais difficulté.

Tronc de l’arbre légèrement à gauche, une partie de la couronne déplacée vers la droite : introversion, ambivalence.

Tronc strié : nervosité, contacts rugueux.

Tronc strié verticalement et avec des zigzags : nervosité, irritabilité.

Surface du tronc striée avec parfois trait aigu et anguleux : caractère réagissant et irritable, instabilité.

Tronc rugueux : difficultés de contact.

Tronc fait de traits légers, retouchés, spécialement à droite : souci du quotidien sur le plan matériel.

Base du tronc barrée et noircie : Absence de vie sexuelle.

Base de l’arbre entourée d’un cercle, arbre en pot : sentiment d’être enfermé dans un problème, bloqué, sentiment de contrainte dans son espace de vie.

Base du tronc ressemblant par sa structure à la racine : inhibition, prisonnier des pulsions, cherche appui.


Sol :

Base du tronc formant base de sol (pas de ligne de sol sous l’arbre) : manque de confiance en soi, incapacité de rassembler des idées objectivement.

Arbre sur un monticule : Désir d’élévation, d’ambition, de puissance.

Tronc ouvert à la base : désir d’ouverture.

Base de l’arbre recouverte par des touffes d’herbe : besoin de masquer les problèmes sexuels.

Lignes de sol multiples débordant sur le pied de l’arbre : cache les problèmes de ses instincts.

Lignes du sol en angles aigus : nervosité, agressivité.

Ligne de sol descendante : sentiment de ne pas réaliser toutes ses aspirations, instabilité liée au passé.

Sol en pente, arbre incliné : équilibre fragile malgré un effort pour conserver une stabilité.

Sol fait de quantités de petits traits (herbe) : nervosité.


Racines :

Hachures transversales au-dessous de la ligne du sol : Désir d’annuler une vie instinctive.

Racines visibles comme par transparence : troubles sexuels perturbateurs ; bloqué par l’influence de l’hérédité ; souffre de ne pas réaliser ; handicapé par des éléments négatifs héréditaires.

Racines importantes et plongeantes : problèmes sexuels.

Racines en pointe aiguë : frustration sexuelle.

Racines nombreuses terminées en pointes aiguës : agressivité sous-jacente, dépréciation de soi, manque d’harmonie dans les relations avec le problème instinctif et avec l’inconscient, réalisation instinctive défectueuse.

Racines nombreuses faites de traits fins et spasmodiques : nervosité liée à la sexualité.

Racines tordues importantes et cabossées : malaise instinctif.

Racines surhaussées et multiples : agressivité.

Racines noircies : culpabilité liée à la sexualité.

Racines en étoile de mer : épanouissement défectueux de la sphère instinctive ; tendance à la tradition.


Autres particularités du dessin :

Soleil situé à gauche de l’arbre à mi-hauteur et coloré en rouge : connotation agressive (rouge), conflit possible en relation avec l’image paternelle.

Objet situé à droite du tronc : projet d’avenir.

Nuages noircis au-dessus de l’arbre : sentiment de crainte, tristesse, quelque chose d’angoissant qui peut survenir, qui est perçu comme menaçant.

Eau et rivières : sentiment de culpabilité.

Paysage évoquant la mer : nostalgie probable de son enfance.

Feuillage trempe dans une rivière : désir de retour au sein maternel.

Cœurs : exigence affective inassouvie, besoin d’échange affectif.

Oeil : sentiment de culpabilité.

Objets divers dans la frondaison, ou l’environnement : besoin d’échanges et de contact.

Oiseau situé sur une branche à droite, regardant vers la gauche : désir d’échange affectif, mais difficulté de contact pour l’avenir.

Route qui part de la base de la feuille, traverse la base du tronc et se dirige vers le haut à gauche de la page : désir de se tracer une voie, de franchir des obstacles mais également retour vers le passé.


Notes:

[1] in Congrès d’Homéopathie Dauphiné-Savoie, 17, 18, 19 novembre 2000, n° 28, pp. 169-193, "Dessine-moi un arbre..."

[2] Discussions personnelles.[3] Les élements portés en appendice permettent de ‘lire’ nombre de dessins, ils ont été tirés du travail de Jean-Jacques Perret et de De Castilla (cf bibliographie) et ne constituent qu’une partie des possibilités d’interprétation.

[4] La technique d’application change selon les auteurs. La méthode de Renée Stora :

A4 verticale, crayon 2B taillé non trop pointu.

D1 ‘Dessinez un arbre, n’importe lequel, comme vous voulez, mais pas un sapin.’

D2 ‘Dessinez un autre arbre, n’importe lequel, comme vous voulez, mais pas un sapin.’

D3 ‘Dessinez un arbre de rêve, un arbre d’imagination, un arbre qui n’est pas dans la réalité, dessinez-le comme vous voulez.’ (‘en quoi est-ce un arbre de rêve, en quoi ne peut-il exister dans la réalité ?’) (permet un regard sur les tendances restées insatisfaites).

D4 ‘Dessinez un arbre, n’importe lequel, comme vous voulez, mais en fermant les yeux.’

[5] Pour les enfants j’utilise une feuille format A5.

[6] Lors des tous premiers dessins j’omettais cette étape qui peut apporter de précieux renseignements !

[7] Et systématiquement avant les conseils d’Eliane Suerinck.

[8] cf. ‘Les Dessins’ en fin d’article.

[9] J’ai omis de lui présenter les quatre dessins pour qu’elle m’en parle spontanément.

[10] J’ai été très surpris, lors du discours évoqué par les dessins, que quelques patients parlent de certains aspects de leur pathologie ou évoquent des symptômes.

[11] Les éléments marqués en gras sont ceux qui me sont apparus les plus remarquables.

Egger Ph.